résumé (ou plutot introduction)«J'ai envie de vomir.
J'ai toujours été en galère dans les moyens de transport, quels qu'ils soient. J'ai mal au coeur en bateau, bien sûr, mais aussi en avion, en voiture... Alors là, allongé sur le dos à contresens de la marche, c'est un vrai calvaire.
Nous sommes le 11 août et il doit bien faire 35 degrés dans l'ambulance. Je suis en sueur, mais pas autant que l'ambulancier qui s'affaire au-dessus de moi ; je le vois manipuler des tuyaux, des petites poches et plein d'autres trucs bizarres. Il a de l'eau qui lui glisse sur le visage et qui forme au niveau du menton un petit goutte-à-goutte bien dégueulasse.
Je sors tout juste de l'hôpital où j'étais en réanimation ces dernières semaines. On me conduit aujourd'hui dans un grand centre de rééducation qui regroupe toute la crème du handicap bien lourd : paraplégiques, tétraplégiques, traumatisés crâniens, amputés, grands brûlés...
Bref, je sens qu'on va bien s'amuser.»
mon avisune tres belle
pour moi. je ne doutais que grand corps malade puisse écrire un livre. Sa plume est la meme que dans ses slams : directe, habile, propre ... toute a son image.
Présentation de l'éditeurIl y a une quinzaine d’années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait
un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l’eau n’est pas assez profonde, et se
déplace les vertèbres. Bien qu’on lui annonce qu’il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu
à peu l’usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière
d’auteur-chanteur-slameur, en 2003, c’est en référence aux séquelles de cet accident – mais aussi à sa
grande taille (1,94 m) – qu’il prend le nom de scène de Grand Corps Malade.
On connaît l’immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une
distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile
et surprenante. Dans ses chansons pleines de justesse, telles « À l’école de la vie », « Roméo kiffe
Juliette », « Éducation nationale », ou encore « Rachid Taxi », l’artiste soulève le voile d’une réalité
sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de
français.
Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d’un récit en prose, il raconte, avec humour,
dérision et beaucoup d’émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les
aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d’infortune.