L'usage de branchages toujours verts pour décorer les maisons lors des
célébrations hivernales remonte à des temps très anciens. C'est au VIIe siècle que
cet usage païen a été intégré aux fêtes chrétiennes. Au XIe siècle, on présentait
des scènes appelées Mystères, dont celle du Paradis fort populaire durant l'Avent.
Garni de pommes rouges, un sapin symbolisait alors l'arbre du Paradis. Toutefois, le
1er arbre de Noël tel que nous le connaissons, mais sans lumière encore, serait
apparu en Alsace. En effet, on retrouve sur les livres de comptes de la ville de
Sélestat, la première trace écrite de ventes de sapins de Noël en 1521. Cet usage
se développa surtout chez les protestants, à l’époque de la réforme, qui ne voulaient
pas représenter la nativité comme les catholiques par une crèche. Progressivement,
cette tradition s’est répandue dans l'Europe protestante, en Allemagne et en
Scandinavie.
En France, l'arbre de Noël fut introduit à Versailles, en 1738, par Marie
Leszcynska, femme de Louis XV, d'origine polonaise. En Grande Bretagne, l'époux
de la Reine Victoria, le Prince Albert d'origine allemande fit dresser un sapin de
Noël au château de Windsor en 1841. De la cour, la mode du sapin de Noël se
répandit rapidement dans la bourgeoisie, puis chez les gens du peuple. A cette
époque, un beau sapin de Noël devait avoir six hauteurs de branches et être posé
sur une table recouverte d'une nappe de damas blanc. On le paraît de guirlandes, de
bonbons et de fleurs en papier. La décoration a évolué de noix dorées, feuilles de
papier colorées, petits gâteaux anisés jusqu'à la boule de verre qui fait son
apparition vers les années 1850. Les divers éléments servant à son ornementation
furent d'abord conçus à la maison, avant d'être produits industriellement. Au milieu
du XVIIe siècle, l'illumination du sapin se faisait au moyen de coquilles de noix
remplies d'huile sur lesquelles flottaient de petites mèches. Elles seront
remplacées, au début du XXe siècle par des ampoules électriques. D'autres
variantes, tels les sapins artificiels apparaîtront au tournant du XXe siècle.